Trajectoire: Jacques Dupont (9/100)

 

Mercredi, 1er novembre 1995





Figure 8. Ces deux photos (voir celle plus bas), très similaires, ont été prises le 10 novembre 1969 à l’arrivée du corps à l’Institut médico-légal de Montréal, juste avant l’autopsie. La famille y voit un visage tuméfié, tout comme l’ancien coroner Marcel Chartier. D’autres, cependant, auront une interprétation différente. Les plis sur la joue droite, par exemple, s’expliqueraient par un contact prolongé contre l’épaule droite (la tête aurait reposée contre les vêtements de l’épaule droite durant quelques jours). Au cours de la Commission d’enquête de 1996, Paul Philibert semble avoir été le seul à donner une explication concernant une tache apparaissant au niveau des lèvres. Selon lui, il s’agissait d’un phénomène de déshydratation.

Jacques Dupont, l’aîné de la famille, fut d’abord interrogé par son propre avocat, qui lui demanda de raconter comment il avait appris la mort de son père en 1969.

-          Quand je suis arrivé chez moi vers 11h40, je l’avais cherché toute la nuitte [sic], de mon côté, j’essayais de … on a toujours espoir de le retrouver, des fois, on essaie tout; avec tout ce qui s’était dit, il était peut-être icitte, il était peut-être là, des téléphones anonymes chez nous. On va tout essayer! Ça fait que je suis arrivé vers midi moins vingt à la maison puis, là, j’ai ben vu qu’en virant le coin, il y avait des autos de police dans la cour. Ça fait que, là, j’ai pensé qu’il était … ils l’avaient retrouvé, vivant ou mort mais je me doutais … j’ai dit, ils l’ont retrouvé, ça, c’est sûr. Comme de fait, quand je suis arrivé en dedans, les autorités policières m’ont dit : « On a retrouvé ton père puis il est décédé. Il est mort dans les limites de la ville. On l’a retrouvé mort ».

-          Est-ce qu’on vous a, à ce moment-là, précisé l’endroit exact où il avait été retrouvé?, demanda Me Pierre Gagnon.

-          Oui. Sur le boulevard St-Jean. Ils appelaient ça « dans le petit chemin des amoureux. »

-          Est-ce que c’est un endroit que vous connaissez?

-          J’ai déjà été voir sur les lieux.

-          Vous le connaissez de quelle manière, cet endroit-là?

-          Ben, il y a des membres de notre famille qui ont été sur les lieux, voir; la police, ils ont dit : « Ben, c’est telle place, tel petit chemin. » Il n’y en avait pas beaucoup de chemins entre le boulevard St-Michel puis … ils appelaient ça le … c’est une grande côte juste avant de … ils appelaient ça « la côte à nounoune. » Et puis j’ai été voir une couple de fois là dans ce petit chemin-là. À c’t’heure, c’est fermé complètement, c’est l’autoroute qui passe là [autoroute 55]. L’autoroute passe pratiquement sur la fin du chemin. C’est un petit embranchement qu’il y avait. Ils surnomment ça « le petit chemin des amoureux ».

-          Est-ce que vous connaissiez cet endroit-là avant le 10 novembre 1969?

-          Non. Pas spécialement, non. J’ai déjà passé par là en moto mais je ne me suis jamais arrêté là-dedans.

-          Maintenant, le 10 novembre 1969, vous avez été appelé à faire des constatations, ici, à Trois-Rivières, là, concernant votre père justement?

-          Oui.

-          À quel endroit?

-          À la morgue, au Salon funéraire Julien Philibert. C’est moi qui a été l’identifier.

-          Qu’est-ce que vous avez observé particulièrement à ce moment-là?

-          Ben, en arrivant dans le sous-sol, installé sur la civière, là, je lui ai regardé la figure pour savoir si c’était bien lui. C’était bien lui. J’ai ben remarqué que la face était maganée, si on peut appeler comme ça, le nez écrasé, quelques marques au visage, des gros plis sur la joue, ça, c’était remarquable. Là, mes yeux ont baissé, j’étais peut-être à deux pieds de la civière, là, mes yeux ont baissé tout de suite à la poitrine.

-          Et le …

-          Le sang m’a attiré; avec une mare de sang comme ça en avant. Là, qu’est-ce que j’ai vu? J’ai vu tout le linge échiffé vers l’extérieur. Puis, moi, depuis que je suis jeune que je vais à la chasse; quand tu vois une affaire comme ça, c’est pareil comme quand tu tires dans une cannette de Coke ou n’importe quoi, c’est toujours la même chose : ça entre, ça fait ça; ça sort, ça fait ça. Ça fait que c’est ça que j’ai vu en avant. Mais là, avec tout ce monde-là alentour de moi, je ne pouvais pas … 19 ans, que c’est que vous voulez que je fasse? Mon père est dans la police, ils sont tous là alentour puis ils disent que c’est … ils disent, ben, il s’est tué, une dépression. Je ne peux pas rien faire, je ne peux pas rien faire.

S’ensuivit quelques échanges sans importance après que Me Pierre Gagnon eut l’intention de montrer une photo à son témoin. Toutefois, ce fut l’occasion de comprendre que les photos du corps prises à l’Institut médico-légal de Montréal avaient justement été remises à la famille par l’organisme lui-même.



Figure 9. Deuxième photo prise à l'Institut de médecine légale peu de temps avant l'autopsie, le 10 novembre 1969.

Il fut également question que les photos utilisées en Cour étaient des photocopies laser de photographies, mais le juge St-Julien s’en dira lui-même satisfait. Me Pierre Gagnon révéla « qu’à partir de ces photos-là, mes clients avaient fait faire des négatifs, c’est-à-dire qu’ils ont fait photographier ces photos-là pour avoir des négatifs ». Il semble que ce soient ces derniers négatifs dont avait bénéficié le Dr Ferris pour faire son expertise.

Pour sa part Me Claude Gagnon cherchait à éclaircir les faits concernant les photos que Me Pierre Gagnon aurait remises au Dr Ferris pour permettre à ce dernier de faire ses analyses. Quelle était la qualité des photographies utilisées par les experts embauchés par la famille? La variation d’une telle qualité pouvait-elle affecter leurs conclusions? Avaient-ils bénéficié de tous les documents nécessaires?

Cette discussion poussa le juge St-Julien à faire remarquer que, selon la lettre du Dr Ferris datée du 20 mai 1994, rien n’indiquait la provenance des photos dont il avait disposé pour son analyse.

C’est seulement ensuite que Me Pierre Gagnon utilisa l’une des deux photos du corps prises à l’Institut médico-légal. Il la montra au témoin. Soulignons qu’on demandait ici au témoin de raconter ce qu’il avait vu dans le sous-sol de Philibert d’après des photos prises au laboratoire de Montréal. Deux photos prises dans le sous-sol du salon Philibert seraient produites en preuve seulement plus tard.

-          Ça, c’est le même que j’ai vu chez Philibert. Le visage amanché comme ça. Mais, ça, c’est posé à l’Institut médico-légal, ça. Ça ne vient pas de chez Philibert ça là, là. Mais c’est ce que … c’est ça que j’ai vu. Qu’on … pour la figure, c’est ça que j’ai vu.

-          Je vous montre également …

-          Moi, quand je l’ai vu, il était tout habillé, ben entendu, là.

-          Je vous montre une deuxième photographie, I-3-15f. Vous nous avez mentionné avoir observé des choses sur le tronc?

-          Exactement.

-          Habillé, vêtu?

-          Quand j’ai eu fini de regarder le visage, ça n’a pas duré longtemps, j’étais sûr que c’était mon père, les yeux m’ont … c’est là qu’ils ont baissé, c’est sûr. On est attiré par tout le sang qu’il y a icitte, là. C’est par là que ç’a été attiré. Il est devant moi. Ça fait que je le vois, le linge, il était échiffé par l’extérieur.

-          Oui?

-          Le trou était assez gros dans la chemise.

-          Le voyez-vous sur la photo?

-          Icitte, c’est dur à voir.

Le témoin indiqua, selon son propre jugement, où se trouvait le trou dans le vêtement avant d’admettre que sur la photo « on ne voit pas grand-chose ». Et Me Claude Gagnon d’ajouter que tout cela serait interprété plus tard par son expert.

L’avocat des requérants amena ensuite son témoin à parler des démarches faites par la famille au cours des dernières années.

-          Je comprends que c’est vous qui avez secondé votre mère, là, puis la famille dans toutes vos démarches pour obtenir les documents?, reprit Me Pierre Gagnon.

-          Oui.

-          Quand est-ce que vous avez débuté ça?

-          J’ai débuté en 87. Mais ma mère, elle avait débuté en 82 quand elle a su qu’il y avait une deuxième Commission de police, ben, mon frère a appelé le député Vaugeois et puis il lui a expliqué le gros de l’affaire. Ça fait qu’il a dit, on va … : « Je m’en vais en parler au juge Dionne ». Il a envoyé deux enquêteurs à la maison puis, là, on sait qu’est-ce qui s’en … ils ont remis les 7 photos, là, parce que mon frère avait les 7 photos posées de mon … 7 des photos de mon père posées dans l’auto, sur les lieux, le 10 novembre 69. Il a remis ces 7 photos-là puis il a remis … ma mère a remis la lettre, la supposée lettre d’adieu écrite par notre père en 69. Ben…

Puisque le témoin venait d’en parler, Me Pierre Gagnon précisa que la lettre avait été déposée sous la cote R-39. La note de suicide se lisait comme suit : « Tu verras l’avocat Yvan Godin, le notaire Guy Garceau avec tous les papiers. Je vous aimais tous beaucoup, je vous demande pardon. Louis Georges ».

Peu après, Me Pierre Gagnon montra à son témoin une autre pièce à conviction.

-          Ici, je vous exhibe un document, pouvez-vous l’observer puis dire si vous le reconnaissez?

-          Oui. J’avais fait une demande, là. On a eu des contacts avec le Protecteur du citoyen, je m’étais essayé. En toutes les démarches que j’ai faites, j’avais essayé de le sensibiliser à notre affaire. Puis je lui disais que la Commission de police, lors … quand qu’ils étaient venus en 82 chez ma mère, qu’eux autres, ils avaient remis les 7 photos, 7 des photos de notre père posé dans le véhicule, ça, c’était des originales, ça, plus la lettre puis que, là, moi, pour mes démarches, j’avais besoin de ces photos-là puis je voulais la … cette supposée lettre-là, là, de petit format. Et puis, là, c’est ça qu’il me répond : après plusieurs démarches de … plusieurs démarches de sa part, il a réussi par obtenir ça. Vous voyez? C’est ça qu’on avait ici, là, ces 7 photos-là. Mais ça, c’est posé chez Philibert ça. C’est ça … ça … c’est ça que j’ai vu icitte. Mais voyez … regardez l’état qu’ils nous ont envoyé. C’est noir comme ça, c’est ça qu’ils nous envoient. C’est quasiment rire de nous autres. Que c’est que vous voulez qu’on fasse avec ça? Il m’envoie des photocopies puis il dit : « On a rien que des photocopies des photocopies. » En quelque part, il y a quelqu’un qui les a ces photos-là. Ils [elles] ont été données à la Commission de police. Puis on est tous des menteurs chez … ils sont … chez nous, chez nous, c’est tous des menteurs. Que c’est que vous voulez que je vous dise?

-          Donc, vous débutez vos démarches en 1987?

-          Exact. J’étais supposé de commencer en 86 mais j’ai eu un gros accident de travail. Ça fait que ç’a été retardé en 87. De toute manière, 86, peut-être que je n’aurais pas avancé ben, ben, parce que je ne connaissais pas la Commission de l’accès à l’information. Je l’ai su seulement qu’en 87. Il y a quelqu’un qui m’en a parlé que ça existait. Ça fait que j’ai dit, bon, ben … il dit : « Va chercher des formulaires à Communication Québec puis, il dit, là, tu remplis ça. » Ça fait que, là, j’ai commencé comme ça.

-          Quels documents vous aviez au départ? Les documents que vous aviez en 69 puis, après ça, les documents que vous aviez en 1987 quand vous avez commencé vos démarches?

-          Ben, en 69, ma mère, qu’est-ce qu’elle avait, c’est le procès-verbal puis le verdict du coroner. Il y a une quinzaine de lignes là-dedans. Si on peut appeler ça une enquête du coroner. … Elle avait la lettre d’adieu … qui lui avait été remise par monsieur Poitras. Elle avait quelques articles de journaux; que c’est qui … que c’est qu’on … il y avait les 7 photos, que mon frère, à l’âge de 14 ans, les photos … à l’enquête du, à l’enquête … à l’enquête du coroner qui s’est tenue dans un parc, là, dans un parc public, dans une petite bâtisse qu’on met nos patins l’hiver puis se déchausser, c’est là que ça s’est tenu, le soir. Ce n’était pas public, c’était privé ça. Là, les photos circulaient sur les tables, on pouvait les regarder. Mon frère, lui, il a décidé qu’il en prenait 7 puis je les garde en souvenir. Il les a mis dans son coat. Ça, c’est bâclé ça. Il n’y a jamais personne qui nous a appelés pour savoir où que c’était passé ça, tu sais, ces pièces-là. Le rapport d’enquête, il est non homologué, le rapport d’enquête du coroner, là, il est non homologué, tu sais. Ça fait que c’était bâclé. Là, c’est comme ça qu’on le voit au fil des années. Eux autres, là, quand même que le gun aurait été là, on aurait parti avec, ce n’est pas grave, c’était bâclé. C’est ça, c’est comme ça qu’on interprète.

Ensuite, Me Pierre Gagnon référa son témoin au rapport du coroner.

-          Est-ce que c’est le document dont vous parlez?

-          C’est ça que je parle. On peux-tu appeler ça un verdict du coroner s’il y a une enquête publique? Ça dit quoi ça? Puis là-dedans, là, avec les années, avec qu’est-ce qu’on a eu là, vous comparez ça puis vous comparez … mais … c’est parce que les rapports de police, ça ne fait pas longtemps qu’on les a. Vous comparez les rapports de police, monsieur Hubert, en date du 2 décembre, il donne la liste des témoins. Parce que c’est monsieur Hubert qui est en avant avec monsieur Chartier. Il donne la liste des témoins qui sontaient [sic] présents là dans la salle puis vous regardez celle de monsieur Chartier puis ce n’est pas les mêmes témoins. Il y a quatre, cinq témoins là, qui … c’est des contradictions, c’est d’un boutte à l’autre. Mais les dates avec les années, là, les demandes, les dates puis tout ça, on … depuis quelques années, nous autres, on s’attarde sur tout ça : quoi est-ce qui ne marche pas? D’un papier à l’autre, ça ne marche pas, ça ne marche pas.

-          Je réfère maintenant le témoin à la pièce R…

-          Puis il y a quelque chose que je voudrais rajouter.

-          Oui, allez-y.

-          Il est spécifié au verdict du coroner et plus particulièrement le docteur Létourneau, ça, c’est le même qui a fait le constat de décès, c’est le médecin-traitant de notre père qui l’a vu deux fois dans une année puis qui est venu le faire passer pour un fou. Quelles qualifications qu’il a? Puis où qu’il est ce rapport-là que notre père est fou? Talheure [sic], j’en ai entendu parler de ça, on a essayé de faire dire à ma mère que mon … votre père est fou, des problèmes d’argent. Pour commencer, mon père n’a pas investi 10 000$, il a endossé pour Georges[1], il a endossé Georges Gendron. Ce n’est pas pareil pantoute ça. On a essayé de lui faire dire des affaires à elle mais ce n’est pas ça. Ils n’essaieront pas de nous … de nous … icitte, de nous faire remplir … on ne se fera pas emplir icitte à matin. Puis nous faire dire, ben là, c’est à cause qu’il a endossé … monsieur Gendron, l’ami … parce que c’est dit dans les rapports puis je le sais que le monsieur va arriver avec ça talheure, monsieur Gendron, l’ami de monsieur Dupont, dit à monsieur Hubert : « Ben, il prend des pilules ». Ben, le fameux ami en question, monsieur Gendron, quand que mon père a décédé, il a arrêté de payer les endossements à ma mère puis c’est elle qui a été obligée de les prendre, les endossements. Tout un ami! Ça, là, des magouilles de Jean-Marie Hubert, là, il y en a plein le dossier. Si on aurait [sic] le temps de tout l’éplucher ensemble ce dossier-là, ça fait assez de temps que je travaille là-dessus que …

Me Pierre Gagnon le référa ensuite à des articles publiés dans les journaux à l’époque de la disparition.

-          Je comprends que c’est des documents que vous aviez également, là, au cours des années que vous avez …

-          Il y en a qu’on avait puis il y en a qu’on a fait des recherches au fil des années. On s’est même rendu à la Bibliothèque nationale à Montréal puis … Bibliothèque nationale du Québec et puis on a fait des recherches dans différents quotidiens. Que c’est qu’on pouvait retrouver, jusqu’où que ç’avait été ça ces fameuses rumeurs-là? Les descriptions de notre père dans les journaux, quand qu’il dit que le gars mesure 5 pieds et 10 pouces, qu’il a les yeux bruns puis qu’il a les cheveux châtains, quand que, le gars, il a 6 pieds, il a des cheveux … il a les yeux bleus puis il a les cheveux noirs. C’est ça la description que la police a faite dans les journaux puis ils disent, on fait une vaste enquête à travers le Québec pour le retrouver. Il n’a même pas la bonne description du gars, on ne l’a jamais retrouvé ce gars-là. Ça, ça en est un boutte. Il y en a plein, on le voit icitte. Ça, il y en a que ma mère m’a donné là-dedans qu’elle, elle avait accumulé d’elle-même puis de la famille. Les autres, c’est nous autres qui les a retrouvés, comme je vous ai dit, en faisant des recherches.

-          Maintenant, plus spécialement, vous, vous commencez vos recherches de documents en 1987?

-          Oui.

-          Est-ce que, à ce moment-là, en 1987, est-ce que vous avez des documents additionnels en plus de ceux que vous venez de nous mentionner, en 87?

-          En 87, les seuls documents additionnels qu’on a, c’est les rapports de la CSST puis du Bureau de révision paritaire qui ont dit non. On a tout entendu mais c’est non.

-          O.k.

-          Hors délai de six mois. Mais, entre ça, ben entendu, il nous manque les 7 photos puis il nous manque la lettre d’adieu qui ont été remises à la Commission de police. Ça fait qu’on a ça de moins encore. C’est ça, là, je veux les ravoir au fil des années.

Me Pierre Gagnon le référa à une autre pièce à conviction, soit le rapport d’Yves Veillette, inspecteur pour la CSST.

-          Dans ce rapport-là, poursuivit Jacques Dupont, monsieur Yves Veillette en question va voir notre mère à la maison. Bon. Elle, elle a dit : « Ça ne marche pas. Ah! Il dit, o.k., on va faire un check là-dessus ». Il va la voir, prend ses dépositions. Ensuite, il va au poste de police, il dit : « je veux avoir une copie des rapports de police ». Monsieur Jacques Genest qui est là-dedans dit : « Non. Tu vas regarder seulement. Il n’y a pas de copies de disponibles, on ne te donne pas ça ». Vous regarderez, un moment donné, il parle du projectile, de la balle : « La balle a traversé telles parties dans le corps ». Mais ces parties-là, dans le corps, c’est les mêmes qu’on retrouve…

Sur une objection de Me Claude Gagnon, que l’on devine encore en lien avec le ouï-dire, le juge St-Julien sentit l’obligation de rectifier le témoin en lui disant qu’en plus de maintenir l’objection « je dois vous dire … vous devez témoigner … sur ce que vous avez vu réellement et non pas ce que les autres vont dire. C’est du ouï-dire ça. Alors, je suis obligé de maintenir l’objection, à ce moment-ci. Correct? »

Concernant un autre document, le témoin lut l’extrait suivant : « L’autopsie pratiquée par le docteur Jean Hould, en date du 10 novembre 69, mentionne ceci : hémothorax gauche, perforation du cœur, du (inaudible) sous valvulaire, aortique et pulmonaire, sortie par oreillette gauche, paravertébrale gauche de la 10e côte, sous la 10e côte, section de l’aorte. »

-          Cette section-là, poursuivit Jacques Dupont, on la retrouve dans la partie, une partie de l’autopsie originale de 1969 que la Ville nous a fait parvenir l’année passée. C’est les mêmes termes médicals [sic]. Mais dans celle de 87, que le docteur Hould nous a fournie, à partir de ses notes personnelles parce que l’originale est disparue, ce n’est pas les mêmes termes médicals, là. Mais, moi, je ne suis pas docteur, ça veut-tu dire la même chose? En 69, je peux-tu écrire, la balle a passé par telle ou tel endroit puis qu’en 87, à partir de ses notes personnelles, elle a passé par d’autres endroits? C’est-tu les mêmes? Je ne le sais pas.

-          Bon, vous avez parlé d’une piste que vous avez trouvée dans ce document-là, dans vos recherches de documents contre la Ville de Trois-Rivières?

-          Oui.

-          Une indication de quoi, selon vous, à ce moment-là?

-          Ben, qu’en 84, monsieur Gagnon, monsieur le Juge, qu’en 84, que la … cette partie d’autopsie originale, là, ils l’avaient en leur possession eux autres, la Ville. Puis, par ordre de la Cour, quand qu’il nous est dit plus tard, par ordre de la Cour, le juge André Marceau, le commissaire puis c’est le juge André Marceau, Cour du Québec : « Donnez ces documents-là à la famille Dupont ». Tel, et tel, et tel. Puis ils nous disent : « Retournez, adresse-toi au … soit au coroner ou adresse-toi à l’Institut médico-légal. On n’est pas … on n’a pas ça nous autres ». Puis 3 ans plus tard, il la retrouve, comme par hasard, on reçoit dans la boîte à malle.

Me Claude Gagnon fit à nouveau objection en soulignant qu’on était en train de faire le procès du corps de police et il se demandait en quoi cela faisait avancer les choses, d’autant plus que cet exercice ne concernait pas le Ministère de la sécurité publique. En fait, il n’était même pas informé des derniers faits mentionnés par le témoin. Là-dessus, le juge répondit qu’il allait entendre le témoin sous réserve « parce que, moi, je vais avoir à décider un moment donné : il y a-tu des affaires de cachées? Qu’est-ce qui est arrivé dans cette histoire-là? Si la lumière n’a pas toute été faite réellement selon ce que je vais entendre, naturellement, je n’ai pas fini d’entendre, là, j’aurai une décision à prendre. C’est bien évident qu’en plaidoirie, il y en a qui vont me sortir la question du pouvoir discrétionnaire et bien d’autres choses. Ça, je vais écouter ça attentivement. Mais je veux avoir l’heure juste, moi ».

-          Mais une dernière remarque, fit Me Claude Gagnon, puis je comprends votre décision, là, mais ça nous met dans la position où mon client, le Ministère de la sécurité publique, n’a même pas eu cet élément-là pour prendre sa décision, voyez-vous?

-          Vous savez, trancha le juge, des interrogatoires sur affidavit, ça existe, hein. Alors, il n’y en a pas eu. Témoignez.

Il fut alors question d’une autre lettre reçue chez les Dupont en septembre 1994 et dans laquelle il était question du coroner Marcel Chartier. Puis Me Pierre Gagnon amena son témoin à aborder le sujet de la Sûreté du Québec. Puisqu’il n’avait pas eu de réponse, Jacques Dupont s’était rendu à leur poste de la rue Latreille en décembre 1987[2]. On l’avait invité à revenir en janvier 1988, et c’est à ce moment qu’on l’avait informé du fait que rien n’indiquait que la SQ était en possession de quoi que ce soit dans cette affaire.

Ensuite, il fut question d’une réponse de Guy Parrot de la Direction des affaires pénales, qui lui avait écrit que l’enquête du coroner avait été détruite et que, par conséquent « nous n’avons pas le rapport d’autopsie. » On continua ensuite de parler de certaines de ses démarches.

-          Alors, de façon brève, là, fit Me Pierre Gagnon, c’est pour ça que je l’indique au témoin, de façon brève, comment ça s’est déroulé vos demandes d’accès avec la Ville de Trois-Rivières?

-          Toujours mal. Des bâtons dans les roues. Ça s’est ensuivi que même en passant devant le commissaire, le commissaire de l’accès à l’information, monsieur Pierre Cyr, son jugement a été contesté à la limite, il manquait deux jours. On a été obligé de se rendre à la Cour du Québec devant le juge André Marceau que … il nous a donné raison, que le jugement était toute … il n’y avait pas d’erreur de points de droit, et caetera, et caetera. On a fini par avoir les rapports de police. Mais là, ça continue. Tant qu’aux rapports, on a fini par les avoir mais la bataille continue, on est en Cour.

-          Donc, finalement, toutes ces démarches-là avec la Ville de Trois-Rivières, est-ce qu’il manque toujours des documents que vous aviez demandés à la Ville de Trois-Rivières? Qu’est-ce qui manque encore de la Ville de Trois-Rivières?

-          Ben, de la Ville de Trois-Rivières, il manque l’expertise de l’auto, il manque le rapport de séjour de Hubert et Buckley à Montréal, les deux jours qu’ils ont été là quand même, les deux jours avant qu’on retrouve mon père, la fin de semaine, puis il nous manque le constat de décès du docteur Létourneau, il nous manque l’expertise, l’autopsie originale, là, complète, là, c’est une petite partie qu’on a, là, … qui a été envoyé à monsieur Chartier. Mais l’autopsie originale complète, on ne l’a pas. Le rapport du coroner, là, ça ne se limite pas à quinze lignes, je ne peux pas croire que, ça, c’est sérieux. Ça doit … ça comporte au moins quatre, cinq pages, ce n’est même pas homologué. Ça veut dire quoi ça? Il n’y a pas de numéro de dossier en haut. On sort de là puis ça s’en va dans les poubelles? C’est quoi? Je ne sais pas, moi, je pose les questions puis je me le demande, là. C’est des questions qu’on se pose, là.

-          Maintenant, la première réponse de la Ville, je parle de la lettre de monsieur Cholette que vous avez devant vous, là, là, à ce moment-là, il vous dit, bon, les documents de la Ville sont confidentiels, mais il vous disait, pour le reste, l’autopsie, vous allez vous diriger à l’Institut de médecine légale?

-          Exact.

-          Là, vous avez fait des démarches à l’Institut de médecine légale?

-          Oui. J’ai obtenu. À partir de ses notes personnelles, ce n’est pas marqué sur le haut… Mais, moi, je l’ai appelé par après. Il m’a envoyé, là, qu’est-ce que je lui ai demandé, il me l’a envoyé. Mais il y avait des détails qui manquaient là-dessus. La journée de la mort, un paquet d’affaires comme ça. J’ai dit ça ne se peut pas, ce n’est pas … ça fait que j’ai appelé monsieur Hould, ça m’a pris quasiment un mois à le rejoindre. J’ai fini par le rejoindre au 13 janvier.

Me Pierre Gagnon lui montra ensuite un rapport balistique daté du 9 décembre 1987 et envoyé par John Franco Cavallo, un expert en balistique du Laboratoire de police scientifique. Il fut également question d’une conversation téléphonique qu’il avait eue avec le Dr Jean Hould. Jacques Dupont avait pris des notes suite à cette conversation et au moment de référer à ces notes, Me Claude Gagnon s’objecta parce qu’il n’avait pas consulté ce document et que, par conséquent, il ignorait ce dont on était en train de parler. Avant de régler ce litige, le juge prit la décision d’ajourner. Il était 11h55.

À la reprise des audiences, à 13h30, les procureurs se mirent d’accord sur le fait qu’on entendrait le témoignage du Dr Louis Roh dans l’après-midi. En reprenant l’interrogatoire, Me Pierre Gagnon amena son témoin sur ses échanges avec le Dr Jean Hould.

-          Alors, monsieur Dupont, vous avez eu des conversations avec le docteur Hould, est-ce que vous avez eu d’autres contacts avec le docteur Hould?

-          Oui. Lorsque … on était supposé de passer devant la Commission des affaires sociales, le docteur Hould m’a appelé la veille parce que je lui avais envoyé un subpoena; dans ce temps-là, c’est moi qui défendais ma mère, on n’avait pas d’avocat au dossier, on n’avait pas d’argent.

-          Regardez votre avocat, intervint le juge, il veut vous poser des questions.

-          Oui O.K., fit le témoin.

-          Regardez, reprit Me Pierre Gagnon, vous avez eu, vous dites, des conversations téléphoniques avec monsieur Hould?

-          Une fois, oui. Une fois le 13 puis une fois par après.

-          Ça, c’est … ce que vous nous avez dit au départ, c’est que c’était en réponse au rapport d’autopsie?

-          C’est ça.

-          Bon. Suite à ça, vous avez fait des démarches?

-          Oui.

-          Vous nous dites que vous avez appelé le docteur Hould?

-          Oui, c’est cette fois-là, ici.

-          Bon, o.k. Par la suite, est-ce que vous l’avez rencontré?

-          Oui, je l’ai rencontré. Au mois d’août.

-          Bon. Alors, expliquez-nous dans quelles circonstances vous l’avez rencontré, là? D’abord, à quel endroit?

-          Je l’ai … j’ai appelé le docteur Hould … et puis je lui ai demandé des renseignements supplémentaires suite à cette autopsie-là?

-          Oui?

-          Un moment donné, j’ai dit : « Il faudrait que je vous rencontre ». Ça fait qu’il m’a dit, o.k. Ça fait qu’on s’est rencontré au mois d’août 91.

-          À quel endroit?

-          À l’Institut médico-légal.

-          Bon. Qu’est-ce qui se passe lors de cette rencontre-là?

-          Bon, là, là, quand qu’on est arrivé à l’Institut médico-légal, c’est le docteur André Lauzon qui nous a reçus. Ça fait que, lui, j’avais déjà parlé au téléphone avec … dans le temps, là, quand qu’on faisait nos recherches puis il s’expliquait mal qu’il manque pas mal d’éléments dans ce dossier-là puis que l’autopsie originale était disparue. Ça fait que, là, j’ai dit : « On peux-tu en discuter? » Parce que c’est lui qui m’a reçu. Le docteur Hould, lui, n’était pas disponible, tout de suite, sur le coup. « Ah! Il dit, c’est vous autres, la famille, il dit, il y a eu pas mal de monde qui a passé dans ce dossier-là. J’ai dit, oui, c’est nous autres, on s’en vient rencontrer le docteur par rapport à des interrogations qu’on se pose. Suite à ça, il l’a appelé en bas, le docteur Hould est arrivé. Il était après faire une autopsie, je suppose, il avait la chienne [sarrau] pleine de sang. Il l’a accrochée là, il a pris une autre chienne blanche puis on s’est en allé dans son bureau. Là, suite à ça, la pression était élevée un peu puis quand que … le docteur Hould, quand qu’il a vu, au boutte d’une quinzaine de minutes on … je posais tout simplement des questions; j’avais mon rapport qu’il m’avait produit en 87 puis il avait le sien. Ça fait que je lui posais des questions sur les entrées puis, un moment donné, il parlait de sept, huit millimètres du sternum. Je disais : « C’est-tu une autre plaie, c’est quoi? Il dit, non, c’est la même, il dit, quand qu’on rouvre, là, je te décris la plaie en surface, après ça, je te décris à mesure que je m’en vais par en-dedans puis que … » Bon, moi, je ne suis pas docteur, là, j’essaie … ça fait que, là, je lui demandais les … sur la … j’ai dit : « Vous dites qu’il était en bon état de conservation. Ça fait-tu ben longtemps qu’il est mort? » Ben, là, là, c’est … un moment donné, j’ai dit : « Ouais, mais là … », on jasait, j’étais après lui poser des questions; ma femme était assise à côté puis mon garçon était en arrière. Un moment donné, il a levé une pile de documents, là, de dossiers qu’il y avait là, des feuilles. Ma femme, elle, qui est là, moi, moi, je m’occupe des questions, elle dit : « Docteur, c’est quoi ça? » Une grande enveloppe brune. Il dit : « c’est des photos, vous ne les avez jamais vues? Elle a dit non ». Moi, je ne m’en occupe pas de ça, là, je suis occupé à poser des questions. Ça fait qu’il les montre à ma femme. Ça fait que, là, elle est à côté, elle me donne un coup de coude. « Qu’est-ce qu’il y a? Elle dit, ce n’est pas ton père, ça. J’ai dit oui. » Parce qu’elle a tombé sur la première photo, sur la photo de la figure. Elle dit : « ce n’est pas ton père ça ». Eux autres, ils ne l’ont pas vu, eux autres quand qu’il … c’est moi qui l’a identifié. Quand qu’ils l’ont vu, eux autres, dans le cercueil, il était comme avant, il était ben arrangé, toute, là. Le gars a été exposé trois jours, c’était très bien … ils l’ont ben arrangé. Ça fait que j’ai dit oui. Puis, là, j’ai vu les autres photos, le dos, que je n’avais jamais vu puis le devant, déshabillé là. Ça fait que, là, je dis au docteur : « Ça ne marche pas, ça, regardez-moi donc ça, la balle rentre dans le dos, ça n’a pas de maudite allure, on voit ben que c’est comme ça. »

-          Vous dites qu’à ce moment-là…

-          Ça confirmait mes doutes.

-          Vous dites, à ce moment-là, que vous avez vu des photographies?

-          Oui.

Son avocat lui fit identifier les photos en question. Le témoin ajoutera que la photo du dos de son père était celle qui avait retenue son attention.

-          Bon, reprit Me Pierre Gagnon, après avoir pris connaissance de ces photos-là, qu’est-ce qui se passe?

-          J’ai continué à poser quelques questions au docteur. Et puis, un moment donné, je revenais tout le temps, j’ai dit : « Oui, mai[s] ça, le dos là, ça ne marche pas ». Là, un moment donné, le docteur Hould s’est levé … je peux-tu faire les pas qu’il a faits?

-          Allez-y, lui permit le juge St-Julien.

-          Il a fait à peu près quatre, cinq pieds comme ça, il s’est penché. « À moins que ça serait comme ça. » C’est ça qu’il a rajouté. On a continué parce qu’il m’a accordé quand même au-dessus de deux heures et demie dans l’après-midi. À la toute fin, quand qu’on s’est quitté, il nous a serré la main puis, là, ben, il dit : « Ça me fait de la peine, ta mère, elle n’a rien eu, elle a tout perdu, elle n’a rien, c’est épouvantable. Ça ne sent pas bon puis je vous encourage à continuer. Bonne chance! »

-          Par la suite, je comprends que vous avez obtenu ces photos-là?

-          Oui. On l’a demandé, dans la même journée, si on pouvait avoir au moins une photo. Il nous a dit : « Non, je ne peux pas vous donner ça, on n’a rien qu’une copie. Par contre, vous faites une demande, vous pouvez faire une demande, je ne pense pas que ça vous serait refusé, votre dossier est déjà ouvert, on vous a déjà fait parvenir un rapport d’autopsie en 1987 puis la balistique. » C’est ce que j’ai fait. J’ai fait parvenir une demande d’accès en demandant les photos. Ils m’ont fait parvenir quatre photos. Je lui avais écrit une lettre là-dessus là de trois pages, que je le remerciais, puis toute, de sa collaboration. Mais je les voulais ces photos-là, moi. J’ai été chanceux, je les ai eues.

C’est alors qu’on interrompit le témoignage de Jacques Dupont pour installer le Dr Louis Roh dans la boîte des témoins. Nous poursuivons toutefois le témoignage du fils aîné et nous verrons le témoignage du Dr Roh au chapitre suivant.

Réflexion conclusive

                Le témoin a brièvement mentionné l’existence d’appels anonymes. Tout au long de l’enquête tenue devant le juge St-Julien, ce détail n’a pas été exploité plus en profondeur. Il faudra attendre la Commission d’enquête publique pour en savoir davantage.

                Quant à ses interprétations sur des détails relevés sur le corps au moment de l’identification, gardons à l’esprit que les experts des deux parties ne s’étaient toujours pas prononcés sur des détails qui, après tout, relevaient de leur compétence.

                Quant à sa critique sur la soi-disant pauvreté du contenu du rapport du coroner, il faudra plus tard se demander, pour fin de comparaison, à quoi ressemblent les autres impliquant des suicides pour la même époque. Or, en consultant les enquêtes de coroner de cette même époque préservées à BAnQ, on constate que ces enquêtes sont pour la plupart succincts.

                Quant au lieu où s’est déroulé cette enquête au début de décembre 1969, Jacques Dupont présentait son argumentation comme suit : « ce n’était pas public, c’était privé ça ». Or, à cette époque, les enquêtes de coroner étaient publiques. Ce n’est pas l’apparence du lieu qui fait qu’une enquête est publique ou non. D’ailleurs, le fonds des enquêtes de coroner sont toujours publics au moment d’écrire ces lignes.[3]

                Quant à l’homologation du rapport du coroner, nous référons à un article publié le 2 décembre 2019[4] et qui démontre que cette allégation expose les limites de la recherche effectuée à l’époque par les Dupont. En fait, le coroner Chartier n’était pas le seul à la fin des années 1960 à ne pas remplir cette partie du formulaire. Nous reviendrons plus en détails sur cette question au cours du chapitre consacré au témoignage que Marcel Chartier a rendu en 1996 devant la Commission Lacerte-Lamontagne.




[1] Tout comme dans le témoignage de Jeanne d’Arc Lamy, le nom inscrit à l’origine dans les transcriptions est Georges Gendron. Le prénom a été rayé par un membre de la famille Dupont et remplacé par celui de Jacques. Il est vrai de dire qu’il s’agissait de Jacques Gendron, mais cette modification tend à masquer les mots qui ont été prononcés sous serment devant le juge St-Julien. Donc, puisque les transcriptions ont une valeur légale, il faut prendre en considération que le témoin Jacques Dupont a fait mention de ce personnage en utilisant de manière erronée le prénom de Georges.

[2] À cette époque, le quartier général de la SQ pour la région de Trois-Rivières se situait sur la rue Latreille, au Cap-de-la-Madeleine.

[3] Depuis un incident survenu en août 2018 et qui a atteint les médias traditionnels, un moratoire a été émis sur les enquêtes de coroner préservées à BAnQ. Seuls les rapports finaux peuvent être consultés par le public en ce qui concerne les enquêtes tenues entre 1960 et 1986. Au moment de la parution du présent texte, il est possible que ce moratoire ait été maintenu ou levé. Néanmoins, retenons que si les enquêtes de coroner sont publiquement accessibles c’est une preuve de la transparence de nos institutions.

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