Non élucidé

 L'objectif du projet DHQ est de répertorier tous les homicides qui ont été commis au Québec, incluant évidemment les affaires non résolues. Jusqu'à maintenant, le DHQ englobe plus de 750 dossiers de meurtres non élucidés. Et le compte n'est pas terminé!

N'hésitez pas à revenir régulièrement sur cette page, car j'ajouterai d'autres dossiers au fil du temps.

En voici quelques-uns... 

1950, 15 avril-30 septembre – Jean-Guy Beaudin, 17 ans

Homicide argumentatif – Battu à mort – Mise en scène

Baie Missisquoi – 3 SC

Le corps de Jean-Guy Beaudin, 17 ans, a été découvert le 30 septembre 1950 dans des broussailles, à la Pointe-Fontaine, par un jeune homme (Guy Goyette, 36 ans) qui chassait la perdrix. Beaudin était disparu depuis le 15 avril 1950. Selon un témoin entendu lors de l’enquête du coroner, c’est un nommé Adrien Choinière qui aurait frappé la victime. Le corps aurait ensuite été transporté dans un garage alors que la victime respirait encore. C’est une querelle au sujet d’une fille que Beaudin courtisait qui serait à l’origine de l’incident du 15 avril. Par la suite, Beaudin a disparu. On aurait laissé son corps moisir quelque temps dans un cabanon avant de le transporter à nouveau, cette fois pour l’enterrer dans un marais, là où il a été découvert le 30 septembre.

Le principal suspect, Adrien Choinière, est mort peu de temps après dans un accident de la route à Saint-Sébastien, ainsi qu’une fille qui l’accompagnait. Or, il pourrait s’agir de la même fille qui était à l’origine de la dispute. En septembre 1951, Lucien Deschênes a été tenu criminellement responsable suite à l’enquête du coroner. En décembre, il a cependant été acquitté. Il a éclaté en sanglots lorsqu’il a entendu le verdict.


1963, 12 février 1963 – Marcel Delisle

Homicide à motif indéterminé – Arme à feu (revolver)

Montréal, derrière la Café Rialto, 1217 rue Saint-Laurent – 1 SC

            Marcel Delisle était concierge dans une maison de chambres. Il a été tué d’une balle de revolver. Son corps gisait dans un banc de neige à l’arrière du Café Rialto quand deux policiers l’ont trouvé dans la nuit du 12 février 1963. Selon La Presse, il y aurait un lien à faire avec le meurtre d’Antonio Sylvain, 27 ans, lui aussi tué d’une balle de revolver. Sylvain était considéré comme un habitué de la Main. [1963, 31 mai – Antonio Sylvain]

            L’enquête du coroner a été conduite par Me Marcel Trahan, mais comme il n’y avait aucun suspect dans le dossier, il a remis son verdict sine die.[1]



[1] Sans fixer de date précise.


1963, 1er-7 juin – Huguette Gauthier, 18 ans

Homicide sexuel? – Noyade – Viol

Sorel - ? SC

Huguette Gauthier, originaire de Chicoutimi, était la fille de Napoléon Gauthier, un cultivateur du rang 9 à Saint-Ambroise de Chicoutimi. Huguette avait quitté sa région natale pour venir travaillait comme serveur dans un restaurant de Sorel. Le 1er juin 1963, elle a complètement disparue. On devait la retrouver noyée dans les eaux du Saint-Laurent, en face de Sorel. Dès le départ, les journaux ont annoncé qu’elle aurait été jetée à l’eau après avoir subi des mauvais traitements. On a même allégué que l’assassin avait voulu cacher son crime en la jetant à l’eau.

L’autopsie a permis de révéler qu’Huguette a été violée. Toutefois, on commençait à douter du meurtre car tout ce qu’on pouvait prouver c’est qu’elle était morte par noyade. En revanche, on recherchait activement Jean-Guy Perreault, 20 ans, comme témoin important. Il était la dernière personne qui avait été vue en compagnie d’Huguette. Le 1er juin. Selon certaines informations, ils avaient même passé la soirée en compagnie d’un autre couple dans un club de Sorel. « Selon la version de Perreault, lors d’une ballade près du fleuve, un jeune homme que la jeune fille a semblé reconnaître se serait présenté et Perreault les auraient laissés seuls ensemble. »[1]

Lors de l’enquête du coroner, Perreault a été tenu criminellement responsable, après quoi on l’a accusé du meurtre de la jeune femme. Pourtant, il a continué de nier sa culpabilité. Le soir du drame, une témoin a affirmé avoir croisé Perreault qui était en état d’ébriété avancé et qui lui a dit : « Toi, tu dois savoir nager, je vais te tirer à l’eau toi aussi. » Elle n’était pas certaine d’interpréter cela comme une menace.

Le 17 janvier 1964, Perreault a été acquitté. Il était défendu par Me Rodrigue Lemoyne, un jeune avocat qui en était à sa première cause du genre.



[1] La Presse, 10 juin 1963.

1963, 30 mai-1er juin – Antonio Sylvain, 27 ans

Meurtre par contrat? – Arme à feu

Montréal, 260 carré Saint-Louis – ? SC

            Antonio Sylvain, 27 ans, a été retrouvé mort sur l’île Sainte-Hélène le 7 juin 1963. On l'a retrouvé derrière le restaurant Hélène de Champlain. Il a été tué d’une balle de revolver. Selon La Presse, le fait de retrouver Sylvain mort a permis aux policiers de fermer le dossier sur le meurtre non résolu de Marcel Delisle, tué le 12 février 1963. En effet, Sylvain aurait été leur principal suspect dans cette affaire. Ironiquement, le crime qui a coût la vie à Sylvain resterait lui aussi non résolu.

            Sylvain était un habitué de la « Main » et fortement soupçonné du meurtre de Delisle. « La police l’avait détenu dans ses cellules durant une semaine, a-t-on appris de sources dignes de foi. Cependant, les limiers n’ont pu lui arracher des aveux malgré un interrogatoire très serré. »[1] Sylvain était aussi surnommé « l’indésirable » de la Main, affirmait La Presse. Pour sa part, Dimanche-Matin l’a désigné comme un « valet » de la pègre, et aussi un « messager » ou alors un trouble-fête. L’autopsie a démontré qu’on l’avait assommé avant qu’on lui tire une balle en pleine tête.



[1] « Lui-même était soupçonné : La découverte de Sylvain assassiné permet de mettre fin à d’autres recherches », La Presse, 8 juin 1963.

1963, 12 juin – André Geoffroy, alias Georgetti, 57 ans

Meurtre par contrat – Arme à feu (revolver calibre .38)

Montréal, 1278 rue Saint-André, cabaret Les ponts de Paris – 1 SC

            « André Geoffroy, un personnage légendaire du quartier des boîtes de nuit de Montréal, qui était d’ailleurs connu sous le sobriquet de « Roi de la Main », a été tué de trois balles de revolver, mercredi soir, au cabaret « Les ponts de Paris », situé rue St-André. »[1]

            « Le meurtre a été commis sous les yeux d’une vingtaine de clients horrifiés. Le meurtrier a pris ses jambes à son cou après son forfait, échappant à un employé de l’établissement qui s’était lancé à ses trousses. L’assassin est disparu dans la foule sur le boulevard Dorchester. » Geoffroy connaissait non seulement du succès dans le milieu des cabarets mais il avait déjà été échevin pour la ville de Montréal-Nord. « Le cabaretier mesurait à peine cinq pieds et six pouces mais il avait un tour de taille imposant puisqu’il pesait au-delà de 200 livres. L’an dernier, Geoffroy avait été détenu pendant trois jours par les limiers municipaux pour être interrogé en rapport avec un meurtre commis dans l’est de la ville. Peu de temps après sa libération, il avait été trouvé à moitié mort sur le coin d’une rue où quatre fiers-à-bras l’avaient battu à coups de bâtons de baseball. Grâce à sa constitution robuste, il s’était rapidement rétabli et il était revenu à son ancien commerce de cabaretier. »

            Selon le Montréal-Matin, le tueur à gages qui s’était occupé d’éliminer Geoffroy était d’origine italienne. Selon un témoin, c’est vers 22h00, tout de suite après son entrée dans le cabaret, que Geoffroy a été abattu. Le tueur à gages a été décrit comme un homme de 5 pieds et six pouces, pesant 140 livres, avec des verres fumés. Il s’est approché par derrière sa cible et l’a tiré à bout portant alors que Geoffroy parlait à un client. Selon certains témoins, le tueur avait bu trois verres de cognac avant de passer à l’action. Il attendait visiblement l’arrivée de sa victime. Aux dires d’un témoin, il paraissait très calme.

            Par ailleurs, Montréal-Matin présentait sa version du mobile : « Selon certaines personnes, sa participation à quelques attentats, dont celui de Michel Listorti, il y a une quinzaine de mois, aurait soulevé l’ire de certains membres de la pègre qui aurait mis sa tête à prix. »



[1] Le Devoir, 14 juin 1963.

1963, 12-13 juillet –Aline Lorenzo Crevier, 52 ans

Homicide commis lors d’un vol? – Arme blanche (couteau)

Sainte-Anne-de-Bellevue – 1 SC

            Aline Lorenzo Crevier, qui travaillait comme standardiste à l’hôtel Reine-Elizabeth de Montréal a été poignardée à quatre reprises dans la rue, à Sainte-Anne-de-Bellevue. L’autopsie a révélé que la mort a été causée par l’un des coups qui a sectionné l’artère du cœur. Par contre, « il semble pourtant qu’une fracture du crâne, subie avant le coup de couteau, aurait suffi à la tuer. »

            Pendant que se déroulait le drame, Lorenzo Crevier, le mari de la victime, était déjà au lit. On a finalement réussi à le joindre vers 2h30 de la nuit.

Évidemment, les enquêteurs ont cherché un mobile. Le sac de la victime semble avoir été volé. On n’a retrouvé ni son sac ni le maillot de bain qu’elle devait acheter ce soir-là, ni l’un de ses souliers. Ce dernier détail semble d’ailleurs étrange. Mme Crevier n’avait pas d’ennemi, du moins d’après son entourage.

En septembre 1963, Photo-Journal est revenu sur l’affaire, entre autres pour souligner qu’on offrait 1 000$ de récompense pour toute nouvelle information. Pour l’occasion, le journaliste Jules Béliveau a rencontré Lorenzo Crevier, celui qui offrait la récompense. « M. Crevier, qui fut détenu pour interrogatoire, avoue ne pas avoir eu lui-même l’idée de l’offre. « C’est quelqu’un qui m’a suggéré de faire ça, dit-il. J’y ai pensé un peu. Vu que c’était de l’argent gagné par ma femme, je l’ai mis en banque devant deux témoins. »

-        Vous tenez tant que cela à ce que le coupable soit découvert?

-        Ça me soulagerait. Je l’aimerais pas beaucoup, le gars qui a fait ça. C’est peut-être un maniaque…

De la bouche du veuf, le journaliste a ensuite appris que Mme Crevier était la femme la plus élégante dans son milieu de travail. Elle passait pour beaucoup plus jeune que ses 52 ans.

En 1966, un journal est brièvement revenu sur l’affaire, mais le meurtre d’Aline Crevier n’a jamais été élucidé.

1963, 10-18 juillet – Bruno Désilet, 49 ans

Homicide à motif indéterminé – Arme à feu – Mise en scène

Nicolet - ? SC

Le 18 juillet 1963, la conjointe de Bruno Désilet a signalé sa disparition. Agriculteur de métier, Bruno vivait avec sa famille dans la région de Nicolet. Il a été vu pour la dernière fois alors qu’il marchait en bordure du rang du Petit-Saint-Esprit, le 10 juillet 1963.

Le 18 juillet, deux pêcheurs ont retrouvé son corps sur une petite île de la rivière Nicolet. Étrangement, son ou ses assassins avaient tenté de l’enterrer partiellement. Le corps était enfoui sous de la glaise. L’autopsie a confirmé qu’il s’agissait d’un meurtre. Selon La Presse, on aurait constaté la présence d’un trou à l’arrière de la tête de la victime. Elyzée Lemire a aussi été interrogé comme témoin important, mais on l’a relâché, faute de preuve. Les policiers avaient trouvé une carabine dans sa cabane.

Selon un journal local, « Il y a quelque temps, les recherches avaient apporté du neuf au sujet de ce meurtre, alors qu’on découvrait qu’il serait mort à la suite d’une beuverie à laquelle aurait participé quatre ou cinq personnes. »[1] Désilet était le père de 10 enfants qui n’ont jamais su qui avait tué leur père.

Le 20 décembre 1963, le journal La Boussole a annoncé que le coroner reprendrait bientôt son enquête puisque, apparemment, il y avait du nouveau dans le dossier. Il existait une rumeur selon laquelle on s’apprêtait à arrêter le meurtrier, ce qui a attiré environ 150 personnes aux audiences du coroner. Mais il s’est avéré qu’il s’agissait d’une rumeur, ce qui a obligé le coroner à rendre un verdict de responsabilité criminelle envers un ou plusieurs inconnus.



[1] La Boussole, 20 décembre 1963.

1964, 17 juillet – Jean-Claude Tanguay, 22 ans

Homicide à motif indéterminé – Fracture du crâne.

Québec, en face du 73 rue Sainte-Anne – 1 SC

Le 17 juillet 1964, en face du 73 rue Sainte-Anne, à Québec, Jean-Claude Tanguay marchait tranquillement lorsqu’il a été attaqué par une personne qui a aussitôt pris la fuite. Tanguay aurait été poussé et c’est en tombant qu’il s’est blessé mortellement.

Selon l’autopsie, le jeune homme a succombé à une hémorragie consécutive à une fracture intracrânienne à la face temporo-pariétale droite. La police recherchait l’agresseur, qu’on a décrit comme un jeune homme grand. Dans les poches de Tanguay, on a retrouvé la somme de 7,50$, ce qui éloigne la possibilité du vol comme motivation mais qui ne l’écarte pas complètement.

En novembre 1965, deux détenus du pénitencier Saint-Vincent-de-Paul ont été ramenés à Québec afin de témoigner dans l’enquête du coroner qui s’ouvrait enfin après plus d’un an.

1964, 17 septembre – Aimé « Rocky » Brunette

Rocky Brunette
Meurtre par contrat – Arme à feu

Vimont, Auberge du Castor – 1 SC

            Le 17 septembre 1964, Aimé « Rocky » Brunette, portier à l’auberge du Castor, à Vimont, en banlieue nord de Montréal, a été abattu de trois coups de feu tirés par trois hommes sur le terrain de stationnement de l’auberge. Rapidement, « Plusieurs suspects, membres de la pègre montréalaise, ont été interrogés en rapport avec le meurtre de Aimé « Rocky » Brunette, mais aucune accusation n’a encore été portée dans cette affaire. »[1]

            Quelques minutes seulement avant le meurtre, Maurice Poirier et Robert Collin se trouvaient dans l’auberge. Poirier aurait même échangé quelques paroles avec Brunette. Une rumeur voulait que le troisième tireur ait été Robert Gignac, un homme de main de Lucien Rivard.

            Le célèbre caïd de la drogue Lucien Rivard aurait confié à Brunette la mission de remettre 20 000$ à Me Pierre Lamontagne pour le convaincre de renoncer à se battre pour extrader Rivard vers les États-Unis. En fait, Brunette aurait été éliminé parce qu’il n’aurait pas remis l’argent comme il le devait. Le 25 septembre 1964, le juge Claude Prévost ordonnait l'extradition de Rivard vers le Texas, mais aussi celles de Raymond Jones, Julien Gagnon, et Charles-Émile Groleau.

Le 25 novembre 1964, le gouvernement du Canada annonçait la création d'une commission royale d'enquête présidée par le juge Frédéric Dorion pour faire enquête « sur les allégations relatives à des incitations irrégulières et à des pressions abusives auxquelles on aurait eu recours en vue d'influencer l’avocat qui s'occupe de la requête en extradition de Lucien Rivard. »

Robert Gignac a été accusé pour le meurtre de Brunette, mais son procès a été retardé par la commission d’enquête du juge Dorion. Gignac y est d’ailleurs apparu comme témoin vedette. Finalement, en février 1967, Me Réal Brunet, procureur permanent de la Couronne, a déposé un document provenant du ministère de la Justice et dans lequel on disait que le ministère abandonnait les accusations contre Gignac. Le meurtre de Brunette était donc destiné à demeurer non élucidé.

1964, 5 octobre – Joseph Béland, 58 ans

Joseph Béland
Homicide commis lors d’un vol – Par suffocation – Séquestration

Louiseville, manufacture Empire Shirt – 1 SC

            Joseph Béland était gardien de nuit pour la manufacture Empire Shirt, à Louiseville. Au cours de la nuit du 5 octobre 1964, son collègue Georges-Étienne Lebrun, 45 ans, a ouvert la porte, croyant que son remplaçant arrivait pour son quart de nuit, mais il s’est plutôt retrouvé face à trois bandits cagoulés. Il a sauvagement été battu. Lorsque Béland s’est présenté, il a été ligoté et enseveli « sous une lourde pile de matériel où il est mort suffoqué. »[1] C’est à cet endroit que les policiers allaient le retrouver, peu de temps après.

            Pendant ce temps, les bandits enveloppaient le coffre-fort de linge humide avant de le faire sauter. Malheureusement pour eux, le coffre-fort contenait seulement des papiers sans valeur. Frustrés, ils ont assommé Lebrun avant de quitter les lieux.

            Une heure plus tard, Lebrun reprenait conscience et réussissait à se défaire de ses liens. Il a immédiatement demandé de l’aide. Il a fallu du temps pour découvrir le corps de Béland, qui était encore bien caché. La police a ensuite érigé des barrages routiers pour tenter d’intercepter les criminels, mais en vain. Béland était un célibataire de 58 ans qui travaillait pour la compagnie depuis plusieurs années.

Un individu a été intercepté par la Sûreté provinciale, mais il semble que cela n’ait rien donné. Une récompense de plusieurs centaines de dollars a été offerte mais l’enquête n’a pas progressé.

En février 1967, Le Nouvelliste a publié un article selon lequel la police était sur le point de résoudre le meurtre de Béland. « Des développements semblent vouloir confirmer, présentement, que le frère d’un policier de la Sûreté provinciale, qui aurait participé à des vols à main armée, à Montréal (et congédié depuis), serait soupçonné de ce meurtre, commis à Louiseville, en octobre 1964. »[2] On est allé jusqu’à écrire que la police détenait quatre suspects, sans toutefois les identifier.

Le Petit Journal est allé plus loin en fournissant les noms de ces quatre suspects : Robert « Bob » Desjardins, Normand Lépine, Létourneau dit « le Pic à l’Étourneau » et Henri Frappier. Le dévoilement de ces noms n’a cependant pas fait progresser l’enquête.

Quoi qu’il en soit, le meurtre de Béland n’a jamais été résolu.



[1] Le Nouvelliste, 7 octobre 1964.

[2] Le Nouvelliste, 13 février 1967.



[1] Le Devoir, 21 septembre 1964.

1964, 10 octobre – Femme dans la quarantaine

Homicide à motif indéterminé – ?

Saint-Hubert, chemin Côte-Noire - ? SC

Le 9 novembre 1964, c’est un fermier du nom de Joseph Charron qui a fait la découverte d’un corps en se rendant sur ses terres. Il a aussitôt alerté la police et des enquêteurs de la Sûreté provinciale ont accouru sur les lieux. Le cadavre, celui d’une femme, qui gisait dans un fossé sur le chemin Côte-Noire, entre Saint-Hubert et Brossardville, portait de nombreuses marques de violence. Dès les premières constatations, les enquêteurs ont estimé l’âge de la victime entre 40 et 50 ans. Elle avait une blessure ouverte à la tête et certains de ses vêtements semblaient avoir été arrachés.

1965, 28 février – Réjean Lavoie, 27 ans

Meurtre par contrat – Arme à feu

Chomedey, 450 boulevard Labelle, près de la 76e Rue – 1 SC

Réjean Lavoie

Dans la nuit du 28 février 1965, une femme est entrée au restaurant Chomedey B.Q., situé au 450 boulevard Labelle, près de la 76e Rue, à Chomedey, en déclarant qu’un homme gisait dans une mare de sang, à l’extérieur. La police est rapidement arrivée sur les lieux, vers 1h50. Réjean Lavoie, 27 ans, de Chomedey, a été trouvé avec une balle dans la tête : le projectile, qui avait pénétré dans la joue gauche, est ressorti par l’oreille. Réjean Lavoie était un récidiviste qui venait de compléter une peine de trois mois de prison à Bordeaux. L’enquête a immédiatement été orientée vers la piste du règlement de compte.[1] Selon le site La Mémoire du Québec, Lavoie était connu pour avoir dirigé le groupe qui avait administré une râclée au caïd de la drogue Lucien Rivard.

Lucille Séguin
En mai 1968, le journaliste Jean-Claude Asselin a publié un article dans La Patrie en affirmant que la police savait qui avait tué Lavoie mais qu’elle manquait de preuve pour aller de l’avant. En fait, une certaine Lucille Séguin savait tout de cette affaire mais refusait de parler. Lucille était serveuse dans le restaurant près duquel Lavoie a été assassiné en 1965. Après le crime, elle s’était réfugiée aux États-Unis pour assurer sa sécurité. En 1968, elle était de retour au Canada, mais elle refusait toujours de parler.

Lucille avait pris une sage décision de garder le silence, puisqu’une autre femme, Jacqueline Lauzon, avait été sauvagement battue et laissée pour morte en 1965 parce qu’elle savait des choses en lien avec le meurtre de Lavoie. Asselin ajoutait que l’assassin de Lavoie avait été arrêté peu de temps après en 1965 pour un autre crime.


[1] « Meurtre d’un récidiviste », La Presse, 1er mars 1965.

1965, 21 mai-? – Émile Pelchat, 46 ans

Homicide commis lors d’un vol – (considéré mort)

Saint-Nazaire-de-Dorchester, rang 4 – au moins 1 SC

Le 21 mai 1965, Émile Pelchat, un cultivateur célibataire de de Saint-Nazaire de Dorchester, a disparu de chez lui. Il aurait été abattu et enterré à la suite d’une soirée. Dès le lendemain, samedi 22 mai, des recherches ont été organisées dans le but de le retrouver. « La police révèle que Emile Pelchat s’est rendu vendredi dernier [21 mai] chez M. Odilon Fillion pour y faire un téléphone. À ce moment il était 1h moins 20 et était accompagné de son chien. M. Pelchat n’aurait demeuré chez M. Fillion que pour une période de cinq minutes. […] Le célibataire de 46 ans vivait seul dans sa propriété qu’il avait achetée, cet hiver. Jeudi soir dernier M. Pelchat a été vu à l’hôtel Jolin de Saint-Léon-de-Standon, à la soirée de noces de M. et Mme Jean-Marc Fillion. Quelques jours auparavant, M. Émile Pelchat aurait payé un montant d’environ 650$ à M. Oliva Pelchat, pour l’achat d’animaux. »[1]

À partir du dimanche 23 mai, la Sûreté provinciale a pris les choses en main, à la demande du curé Perron et du maire Léo Bélanger. Ainsi a-t-on appris que Pelchat était un homme très ordonné et qu’il connaissait les bois comme le fond de sa poche. Le disparu mesurait 5 pieds et 4 pouces et pesait 153 livres.

En juin 1965, La Presse soulignait que Pelchat avait probablement été victime d’un meurtre. « Célibataire, M. Pelchat est connu comme un homme fortuné et les policiers ont trouvé chez lui des empreintes et certains indices qui permettent de croire à un acte de violence. […] Les policiers croient qu’il a été tué et enterré. La journée de sa disparition, une automobile suspecte aurait circulé dans le voisinage de St-Nazaire, selon certaines informations, et les policiers recherchent les individus qui se trouvaient dans cette auto. »[2]

En janvier 1966, La Presse est de nouveau revenue sur le sujet, cette fois pour souligner à ses lecteurs que « La police suppose que M. Pelchat a été kidnappé au moment où il retournait chez lui. Selon la version de plusieurs témoins, la disparition de M. Pelchat qui passait pour être un cultivateur à l’aise, coïnciderait avec la présence de quatre individus aux allures louches qui ont été aperçus dans les rues du village de St-Nazaire, situé à une quarantaine de milles au sud-est de Québec. »[3]

L’affaire n’a jamais été élucidé.


[1] Le Soleil, 25 mai 1965.

[2] La Presse, 21 juin 1965.

[3] La Presse, 17 janvier 1966.

1965, 22 mai – 11 mai 1966 – André Paquette, 44 ans; et Alice Rioux, 24 ans

Meurtre par contrat? - ? – Mise en scène

Laurentides, Piedmont / Près du Mont-Rolland – 2 SC

André Durocher devant le coroner.

André Paquette et Alice Rioux ont été assassiné dans leur résidence d’été de Piedmont le 22 mai 1965. La police en était du moins convaincue puisque le couple a complètement disparu à cette date. Leur certitude s’est confirmée le 11 mai 1966 lorsque les deux corps ont été retrouvés aux limites de Mont-Rolland. Rapidement, on a parlé de l’important montant d’argent que Paquette avait l’habitude de transporter sur lui. Mais cette somme, apparemment, provenait de sa part du butin en lien avec le vol d’un million perpétré au détriment d’un camion postal le 30 mars 1964, à Montréal.

En fait, Paquette était considéré comme le cerveau d’une bande qui avait réussi à prendre 1,4$ Millions. Alice Rioux était considérée comme « sa ménagère ». Les tueurs avaient couvert leurs corps de chaux vive. On croit aussi que Paquette avait hébergé Lucien Rivard peu après son évasion de la prison de Bordeaux.

L’enquête du coroner a pu s’ouvrir au début de juin 1966. Le témoin important était alors André Durocher, copain d’évasion de Lucien Rivard. Il a d’ailleurs été tenu criminellement responsable du double meurtre. Le 4 juin 1966, alors qu’il était détenu à l’intérieur du quartier général de la Sûreté provinciale, au 360 rue McGill, Durocher a trouvé le moyen de se suicider. Il s’est pendu avec sa ceinture en la fixant à la pomme de douche. Il n’a donc pas eu à répondre du double meurtre devant les tribunaux.

Homicide sexuel – Objet contondant – Viol

Saint-Lin-des-Laurentides - ? SC

Danielle "Danny" Thomas, une jeune femme de 19 ans, a été retrouvée morte dans les bois de Saint-Lin-des-Laurentides, dans le rang Sainte-Henriette, le 7 juillet 1970. Ce sont deux bûcherons qui ont eu le malheur de découvrir la scène de crime. Selon l’autopsie, elle a subi une fracture du crâne causé par un objet en métal. Elle avait aussi été violée. Son corps était nu et laissé dans un étang.

Sur son avant-bras gauche, on a découvert un tatouage qui disait « Mike ». Et à un de ses doigts se trouvait une une bague qui portait l’inscription : « Plus qu’hier et moins que demain ». Quelques jours avant sa mort, Danny avait fait la rencontre d’une bande de motards qui consommait beaucoup de drogue. On l’avait d’ailleurs vu partir avec l’un d’eux.

Au moment de sa mort, Danny habitait au 7501 rue Rousselot, à Montréal. Un coup de fil anonyme passé aux locaux du journal Dimanche-Matin prétendait que Danny avait été victime des motards. La jeune femme pesait 97 livres et mesurait seulement 5 pieds et demi. Ses dents naturelles étaient en parfait état. La cicatrice à son sourcil gauche et son tatouage ont permis de confirmer son identité. Elle avait de longs cheveux brun bouclés et des yeux bleus.

Selon le Dimanche-Matin, l’informateur anonyme connaissait bien la victime, mais il a refusé d’en dire davantage. Toutefois, il a laissé cet étrange message : « Allez enquêter au Carré Saint-Louis et parmi la bande de motards qui s’y trouve. Vous trouverez tout ce que vous cherchez! »

Danielle Thomas a finalement été inhumé à East Angus, en Estrie. 

2006, 16 mai – François Marenger

Daniel Marenger, en 2007.
Fratricide? – Par incendie – Démembrement – Mise en scène

Canton de Roxton, 811 rang Sainte-Geneviève.

Le 16 mai 2006, les pompiers ont été appelés dans le rang Saint-Geneviève, dans le Caton de Roxton, car une maison était en flammes. À leur arrivée, Daniel Marenger, 52 ans, se trouvait au pied de la boîte aux lettres de la résidence. Il avait le visage brûlé et il lui manquait trois doigts à la main gauche. Un peu plus tard, dans les décombres, les pompiers ont trouvé le cadavre de son frère, François. Celui-ci était non seulement calciné mais on l’avait aussi démembré. Sur son lit d’hôpital, quelques jours plus tard, Daniel sera arrêté et accusé du meurtre de son frère. Selon lui, cependant, il a toujours maintenu par la suite que l’incendie avait été allumé par « des agresseurs ».

En octobre 2006, il a dû subir une évaluation psychiatrique mais il a été jugé apte à subir son procès. Le 10 avril 2007, c’était le début de son enquête préliminaire. Celle-ci a commencé par une surprise : la poursuite abandonnait l’accusation de meurtre. On manquait de preuve. Toutefois, deux autres chefs d’accusation continuaient de coller à la peau de Marenger : profanation de cadavre et incendie criminel.

Le 18 mai 2007, l’avocat de Marenger a demandé au juge que son client puisse retrouver sa liberté en attendant la fin du procès, mais quelques jours plus tard il a retiré sa requête.

Finalement, le 22 août 2007, Daniel Marenger a été acquitté. Officiellement, cela signifiait que le meurtre de son frère (on le présume par le démembrement, même si cela ne peut être sûr à 100%), reste un mystère. Les « agresseurs », mentionnées par Daniel Marenger, n’ont jamais été retrouvés.

2007, 29 juin – Rachelle Wrathmall, 31 ans

Homicide domestique? – Arme blanche

Lennoxville - ? SC

Non élucidé. Raphiou Oumar Alpha Sow, recherché ...

Rachelle Wrathmall, 31 ans, est retrouvée morte dans sa résidence de Lennoxville le 29 juin. Rapidement, on constate qu’elle a été poignardée à plusieurs reprises.  En août 2006, elle avait épousé un homme originaire de Guinée, Sow Alpha Oumar Raphiou, qu’elle parrainait puisque Immigration Canada lui avait refusé le statut légal.  L’homme était obligé de vivre aux États-Unis, où Rachelle lui rendait visite. Il semble que les enquêteurs du Québec aient été incapables de l’interroger. Le camion de Rachelle a été retrouvé dans le stationnement d’un centre commercial à Dorval. Selon la SQ, Mme Wrathmall travaillait pour Revenu Canada et habitait chez son père à Lennoxville.

En 2014, on croyait que Raphiou s’était enfui en Guinée, son pays d’origine.  Des proches de la victime « ont découvert sur Internet que celui qui est considéré comme un témoin important par les policiers, serait le président-fondateur d’un parti politique, (parti pour le renouveau et le progrès), qui prône la défense des intérêts et le droit des femmes en Guinée. »[1] Le dossier n’a pas avancé depuis 2014. Toutefois, on sait que la nouvelle a atteint la Guinée puisque Actu Guinée en a fait sa manchette en mars 2014.[2]


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